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STUDIO : interview avec un média pas comme les autres

Vous avez certainement remarqué que STUDIO (ex-Studio Drum & Bass) avait fait peau neuve et qu'un changement de direction artistique s'était opéré ces derniers mois. On a voulu en savoir plus sur les raisons de ces évolutions. Vous allez tout comprendre ci-dessous grâce à l'interview que nous avons pu effectuer avec Maxime, un des membres les plus anciens. Attendez-vous aussi à y trouver quelques infos exclues sur leurs projets à venir !

Studio Drum & Bass invites Posij & latesleeper - Elea La Fleur


Peux-tu nous raconter ton parcours et comment tu es tombé dans le mouvement Drum & Bass ?

Maxime : Tout a commencé avec un groupe de potes, membres de Kosmo System. On faisait des soirées dans une cave avec des enceintes. Progressivement, on s'est mis à vouloir faire quelque chose de plus grand, et à avoir un petit sound system. On a fini par faire soirées d’une 50aine de personnes dans les bois. Aucun de mes potes ne mixait à l’époque, et chacun voulait écouter un style différent : c’est comme ça que je me suis retrouvé à mixer sur un petit contrôleur entre 5 et 7 heures d'affilées de la basshouse, de la psytrance, de la D&B, etc. Parallèlement, je commençais à produire un peu. Je faisais de la dubstep, et au fur-et-à-mesure je me suis retrouvé à faire de la drum. C'était au moment où les soirées Animalz commençaient à émerger. À chaque fois que j’y allais, je m’en prenais plein la gueule, et au bout d’un moment je me suis dit « aller, je vais essayer de faire ce style ». J’allais aussi au festival Dour qui, fut un temps, avait une grosse scène D&B. Tout ceci réuni faisait que j’avais l’occasion de mixer et produire de la D&B.


Comment s’est créé STUDIO et quels étaient ses objectifs ?


M : C'est assez particulier comme histoire ! Je ne suis pas le fondateur de STUDIO qui, d’ailleurs, à la base, s'appelait « Studio Jump Up Drum & Bass » et qui était géré par deux belges. C’était une chaîne qui uploadait des petits clips de jump up D&B, avec une voix reconnaissable qui faisait "STUDIO JUMP UP D&B" (rires). Si on va sur les top tracks du compte SoundCloud, on peut encore entendre ce vocal. Ils ont aussi fait quelques soirées jump up en Belgique. À ce moment-là, je produisais de la jump up et je leur envoyais mes sons. Un des deux fondateurs avait déjà arrêté l’aventure, et je sentais un manque de temps chez l’autre. J’ai ainsi proposé mon aide, car j’ai toujours été passionné par l’univers médiatique. Au début, notre entente marchait très bien, on uploadait tous les deux les clips. On a même fait une compilation pour les 30K de la chaîne. Mais avec le temps, je me suis retrouvé seul pour gérer tout ça. Le second fondateur ne s’investissait plus vraiment dans le projet. En parallèle, il y avait pas mal de soirées et d’opportunités sur Paris. C’était aussi au moment où je faisais un Master en ‘Communication, Média et Industrie Créative’ à Sciences Po Paris, et ça m’a beaucoup inspiré. Je voulais faire autre chose que juste de l'upload de clips. Avec Victor Lanoue, Titien Leoni, et Thomas Lam, qui on rejoint l’équipe à ce moment-là, on a commencé à faire des interviews d’artistes aux soirées Warriorz et Get in Step comme Maduk, Simula, Current Value, etc. C'est comme ça qu'on a développé plusieurs projets, comme les Drum & Fast. On a aussi arrêté de faire des clips et décidé de ne sortir que des premières de morceaux. Comme on ne faisait plus que de la jump up, on a décidé de devenir « Studio Drum & Bass ». Progressivement, STUDIO s'est ouvert à énormément de contenus, d'activités, et à de nouveaux membres. Je pense que c’est absolument primordial de comprendre que STUDIO c'est avant tout le résultat d'une équipe.



Peux-tu nous détailler les différentes activités de STUDIO aujourd’hui ?

M : On est en contact constant avec des labels qui envoient des tracks et nous les mettons en avant sur les réseaux : FB, Insta, Twitter, SoundCloud. On fait aussi des articles écrits et/ou filmés, sur des sujets qui nous sont chers, par exemple la place des femmes dans la scène D&B : il n’y en a pas beaucoup qui sont représentées, que ce soit pour le DJing ou la production, ou encore sur des thèmes liés à la technologie. On a aussi une série de guest mixs qui s'appelle « Adrenaline » où l’on invite des artistes que nous trouvons particulièrement innovants. Aucun artiste ne peut « payer » pour apparaitre sur cette série. Tout comme pour les premières de tracks d’ailleurs. Nous voulons que ça reste nos choix, nos décisions. On ne doit pas être influencés par l’argent. Il ne doit pas pervertir notre curation. On fait aussi des enregistrements vidéo de DJ sets, notamment en Get in Step, ou à nos propres soirées, mais aussi en marque blanche, comme pour Liquicity Winter, ou Liquicity Summer Festival sur 2 jours (on les a filmés et montés, mais ça n'apparait pas sur les réseaux de STUDIO). Nous venons d’ailleurs tout juste de lancer un deuxième média qui s'appelle « Angle » qui est dédié à la captation vidéo, et plus précisément à tout ce qui ne colle pas à l’univers musical de STUDIO. Il y a aussi la partie events. On a débuté les ‘Invites’ à La Dame de Canton, puis on a migré au Petit Bain. Aussi, chaque année avec Kosmo System, on organise une soirée « Warp », le but étant de trouver un endroit atypique où faire la fête. La première, peu de monde se rappelle, c'était dans un entrepôt (ndlr : on y était, c’était le feu), la deuxième dans un cirque, la troisième dans un paintball et la quatrième dans un terrain de volleyball indoor, avec en plus une scène extérieure.

WARP Summer 2022 - Elea La Fleur


Vous avez récemment changé de direction artistique, Studio Drum & Bass est devenu STUDIO. Quelles ont été les motivations derrière ce changement ? Quels sont vos nouveaux objectifs ?


M : C'était parti de la volonté d'avoir une charte graphique. Personne n'est graphiste de profession dans l'équipe, même si Gabriel, un des membres de STUDIO, est très bon en design visuel. Il est web designer lui-même et très talentueux, mais, on s'est dit qu’il nous fallait une charte graphique faite par un pro œuvrant précisément dans le graphisme. Afin de réaliser le brief pour réaliser une charte qui nous ressemble, il fallait donc définir avant « qu'est-ce qu'on est ? ». Le vrai départ, ça a été pendant le confinement, on a pris plusieurs mois pour réfléchir à comment se définir : concept, philosophique, idées... On s’est rendu compte que ce qui nous importait vraiment, c'était de mettre en avant les artistes innovants qui sont parfois mal compris, dans le cadre de la musique électronique et de l'art digital. On voulait rester dans quelque chose d’underground mais également moderne et lié à la technologie. On est passés par une agence, "We are digital freelancers ». À partir de notre identité, on a fourni des références visuelles et de là, on nous a proposé un univers graphique, un cahier de règles à respecter. Par exemple, on a deux couleurs primaires qui sont le blanc et le noir, on a un jeu avec les formes graphiques, une utilisation stratégique du « noise », une police spécifique… Tout ça, ça fait partie de notre DA. C’est la personnification de ces règles. On a ensuite appliqué cela à tous nos projets. De là a découlé une réflexion sur si ce n’était pas le moment opportun pour changer de nom et retirer le « Drum & Bass » de « Studio ». Nous sommes et travaillerons toujours pour être un hub créatif pour les innovateurs. On est un peu le studio des artistes. On les aide à réussir et à s’exprimer.


On a remarqué ce changement dans votre dernière soirée. Disprove a par exemple proposé quelque chose de différent de ce qu’on peut l’entendre faire d’habitude. On a eu le sentiment qu'à cette soirée, c'était le coup de départ : vous avez laissé libre court à l'imagination des artistes.

M : C'est une bonne remarque, et c'est exactement ce qu'on veut faire. Quand on a contacté SubMarine, Disprove et DJ Ride, on a bien insisté sur le fait qu'ils pouvaient jouer tout ce qu'ils voulaient, qu’importe le genre, le tempo ou le BPM. L'objectif à terme, c'est d'être un endroit où les gens viennent écouter de la bonne musique, novatrice, peu importe le genre. On préfère se ranger du côté de la Culture que du Divertissement. Évidemment, en venant, tu vas kiffer, t'amuser, voir tes potes, mais l’objectif principal c’est vraiment de permettre aux participants de prendre une ‘claque culturelle’.


Un peu comme aller au musée.

M : Oui, comme si tu allais au musée. Au lieu de dire « tu vas écouter de la drum, avec chaque artiste spécialisé dans un sous genre bien défini », on a envie de faire quelque chose où tu ne sais pas trop ce que tu vas écouter. La seule chose dont tu seras certain, c'est qu’en venant, tu vas découvrir de nouvelles choses, et passer un bon moment. C'est ce qu'on essaie de proposer à travers les évènements ou nos contenus digitaux. Par exemple, Posij, qu’on a pu inviter, a fait un set ultra-varié avec pas tant de D&B finalement, et je pense que c'est très bien comme ça. On sait qu’on parle d’abord à un public de niche. On préfère s'inscrire du côté culturel et de l’expérience musicale.


Et vous allez aussi pouvoir toucher un public différent !

Par rapport à la direction artistique, la charte graphique, quelles ont été vos inspirations ? Un mouvement d’Art en particulier ?

M : Bonne question ! On a essayé de faire un truc moderne et minimaliste. Par exemple, en ce moment dans les graphismes, notamment en techno, tout le monde met d'énormes écritures avec des lettres très larges, très grosses. On voulait un truc plus élégant, mais toujours avec une touche d'underground, comme pour notre police. Un peu "underground premium", ça, c'était une inspiration. On aimait bien ce qui se faisait chez Viceland, et chez Mutek (un festival au Canada), notamment Gab qui est un grand fan de cet événement. D’ailleurs, je pense que c’est important de préciser que c’est Gabriel qui a géré ce projet de rebranding. Il a tellement géré, je trouve. Bravo à lui ! Pour revenir à Mutek, c'est un festival à Montréal qui tourne autour de la musique électronique et de l'art digital très innovant. Logiquement, ça nous a inspirés. Et en même temps, on a essayé de voir ce qui se faisait chez d’autres médias comme Brut & Konbini, pour lier le monde culturel et médiatique. À l’heure de l’omniprésence des réseaux sociaux, c’était important d’avoir quelque chose qui attire l'œil.

Studio invites DJ Ride, Disprove, & SubMarine - David De Matos


Est-ce qu'il y a d'autres projets dans les tuyaux dont tu peux nous parler aujourd’hui ?

M : Je pense que c'est bien qu'on ait tout le temps des projets à lancer, et au pire, on les coupe si ça ne marche pas. C'est important d'avoir des idées, et si tu n'as pas le temps de les lancer au moins les avoir en tête. Comme on l’a un peu déjà évoqué, on vient tout juste de lancer « Angle » qui est notre deuxième média désormais dédié à la captation vidéo. Le premier set qu’on a sorti, c'est celui de Samplifire et Ivory à la soirée Edge, organisée par Ohlala Productions (ce sont les personnes responsables des soirées Get in Step). Un gros big up à eux d’ailleurs. Ils ont joué un rôle indéniable dans notre évolution.

On bosse aussi depuis 7 mois sur le lancement d'un label qui sera à l’image de tout STUDIO : multigenres, et qui met en avant des artistes innovants dans leur musique, qu’ils soient jeunes ou expérimentés dans leur carrière. On va sortir une première compilation qui s’appellera "Foundations" fin octobre / début novembre avec des artistes qu'on a tous déjà faits mixer en soirée. On veut vraiment leur montrer qu'on les soutient dans leur travail. Cette compil symbolisera les fondations du son qu'on a envie de mettre en avant, les fondations du label. Il y aura dessus DJ Ride, MVRK, latesleeper, Current Value, et Secula. Tout ça, ça va sortir très prochainement, on a hâte !

Pour le label, on va essayer de rester dans l’innovation, pas seulement dans la musique, mais aussi pour tout ce qui est visuel. Pour la compilation, on va travailler avec une artiste américaine qui s'appelle « Bee » qui utilise Touch Designer. C'est un logiciel assez jeune qui permet de faire du code génératif, à ne pas confondre avec l’IA (comme Midjouney, ou DALL-E 2). Ça, c'est ce qui est à la mode. Nous, on ne veut pas être à la mode, on veut être là où les gens tentent des trucs, là où ils innovent. Peut-être que ce n’est pas parfait esthétiquement, mais c'est innovant et c'est avec ces artistes-là qu’on a envie de travailler. Bee va écrire une ligne de code qui va créer une vidéo en fonction de chaque son de la compil. Il y a une ligne conductrice grâce à cette ligne de code, mais chaque visuel sera malgré tout différent.

Pour aller encore plus loin, on aimerait bien aussi que ça ne soit pas juste des soirées ‘musicales’, mais également des moments culturels au sens large. Par exemple mettre des casques de réalité virtuelle. Je ne sais pas exactement quoi, mais avec un rapport à la technologie, à l'innovation et à la nouveauté au sein des évènements. Un musée des sciences 2.0 !

Studio Drum & Bass invites Prolix, Grey Code & MVRK > la Team STUDIO - Elea La Fleur


Dernière question et pas des moindres : est-ce qu'il y a du merchandising de prévu ?

M : C'est prévu ! On aimerait pouvoir le faire dans les mois qui viennent. On reçoit parfois des messages de personnes qui nous le demandent. On aimerait pouvoir proposer du merch un peu original, pas du merch juste pour faire du merch quoi !


On a hâte de voir ça !
Merci de nous avoir accordé de ton temps pour cet échange, on vous souhaite toute la réussite possible dans tous vos projets et on va continuer de vous suivre de très près !

M : Merci la team Bass Factory. J’en profite également pour remercier Gabriel et tout le reste des membres de STUDIO pour leur implication dans ce re-branding ainsi que Florian de ‘We Are Digital Freelancers’ qui s’est vraiment saigné pour que ce projet voit le jour.



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